novembre 30

Devenir kiné sans faire ses études en France, est-ce possible ?

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Devenir kiné sans faire ses études en France, est-ce possible ?

En plus de supprimer le concours d’entrée, la réforme de la PACES a instauré la mise en place d’un numerus apertus (en remplacement du numerus clausus) et un système de partiels sur 3 ans. Résultat : tous les ans, des étudiants qui ont pourtant validé leur année ne sont pas admis en kinésithérapie. Et comme ils n’ont pas toujours la possibilité de redoubler, ils sont parfois contraints de se réorienter. Pour les Français désireux de devenir kiné, il reste une solution afin d’échapper à ce type de situation : étudier à l’étranger, et notamment en Allemagne. 

Ce qui change avec la réforme de la PACES 

La suppression de la première année commune

Le 4 novembre 2019, un arrêté relatif à l’accès aux formations de médecine, de pharmacie, d’odontologie et de maïeutique était publié, supprimant la Première Année Commune aux Études de Santé (PACES) et son concours en fin d’année et modifiant les modalités d’accès aux études de santé.

Deux nouvelles voies d’accès aux filières de santé

Désormais, tout étudiant inscrit en licence, quelle que soit sa spécialité, a la possibilité de rejoindre en deuxième ou troisième année les filières MMOPK (médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie et kinésithérapie) en suivant l’une des voies suivantes : la PASS ou la L. AS. Sur cet aspect, c’est plus l’utilisation d’une nouvelle terminologie qui est introduite par la réforme qu’une véritable modification, la PASS ressemblant de près à la PACES et la L. AS aux premières années de licence offrant une passerelle.

Le parcours spécifique « accès santé » (PASS)

Il s’agit d’une première année d’études de santé dont les inscriptions se font via la plateforme Parcoursup dans des universités dotées de facultés de santé. L’étudiant étudie pendant un an la médecine, la maïeutique, l’odontologie, la pharmacie et la kinésithérapie ainsi que des options qu’il choisit en fonction de ses projets et ses points forts (option langues, biologie, droit…).

  • Si l’étudiant valide sa première année, il candidate aux études de santé (médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie ou kinésithérapie) :
    • Soit il est admis en deuxième année dans la filière qu’il souhaite ;
    • Soit il poursuit en deuxième année de licence. Il peut candidater de nouveau aux études de santé au terme de cette deuxième année sans pour autant avoir la garantie d’être accepté.
  • S’il ne valide pas sa première année, il ne peut pas candidater aux filières MMOPK ni redoubler et doit se réorienter via Parcoursup.

La licence avec option « accès santé » (L. AS)

L’étudiant sélectionne la licence qui propose une option « accès santé » correspondant le mieux tant à ses projets qu’à ses points forts (droit, lettres, gestion, économie, SVT…) et suit des enseignements spécifiques liés à cette option.

  • Si l’étudiant valide sa première année, il candidate aux études de santé (médecine, maïeutique, odontologie, pharmacie ou kinésithérapie). 
    • Soit il est admis en deuxième année dans la filière qu’il souhaite ;
    • Soit il poursuit en deuxième année de licence. Il peut candidater de nouveau aux études de santé au terme de cette deuxième année sans garantie d’être accepté.
  • S’il ne valide pas sa première année, il ne peut pas candidater aux filières MMOPK. Il n’a alors comme seules possibilités le redoublement ou la réorientation via Parcoursup.

Un nombre de places inconnu

Avec la suppression du numerus clausus, le concours de fin de première année, qui était, il est vrai, particulièrement sélectif, disparaît. Mais il est remplacé par le numerus apertus : cela signifie que chaque faculté de médecine fixe en accord avec l’Agence Régionale de Santé le nombre d’admissions en deuxième année en fonction des besoins territoriaux, de la capacité de formation de l’université et de la capacité d’accueil des établissements médicaux pour les stages.

Un système qui manque de souplesse

Ainsi, parmi les étudiants qui ont réussi leurs partiels (les étudiants doivent avoir la moyenne, autrement dit obtenir 60 ECTS pour valider leur première année), seule une partie d’entre eux est sélectionnée sur dossier en fonction des besoins.

Pour les étudiants qui ne sont pas admis :

  • Certains d’entre eux ne peuvent pas redoubler ;
  • D’autres ont cette possibilité mais sans garantie de pouvoir intégrer une filière MMOPK après trois années d’études. 

Et dans ces cas de figures, ils n’auront pas d’autre choix que d’utiliser une passerelle via leur option secondaire afin de changer de cursus.

Pour les étudiants désireux de devenir kiné en poursuivant leurs études en France, ce sont autant de facteurs de démotivation, de fatigue et de stress qui sont susceptibles de favoriser le mal-être et l’échec scolaire.

Devenir kiné en étudiant à l’étranger

Il existe une solution pour ceux qui souhaitent suivre des études de kiné sans pour autant passer par ce parcours du combattant : étudier à l’étranger. Et en la matière, force est de constater que l’Allemagne a de sérieux atouts dans son jeu. Outre le fait que le pays de Goethe est frontalier de la France, s’y former pour devenir kiné présente en effet d’autres avantages que nous allons maintenant énumérer :

Pas de numerus clausus

À commencer par l’absence de numerus clausus. En Allemagne, l’État ne fixe aucun quota d’étudiants en kinésithérapie, ni de quota d’étudiants étrangers (qui est par exemple appliqué en Belgique). Pour autant, cela ne signifie pas que le pays regorge de kinésithérapeutes et que la filière est saturée. 

Au contraire, l’Allemagne manque en permanence de kinés dans de nombreux domaines, ce qui ouvre des perspectives de carrière aux étudiants allemands, mais aussi aux jeunes diplômés étrangers : après l’obtention de leur diplôme d’État et éventuellement d’une spécialisation, d’un Bachelor ou d’un Master, rien ne les empêche de rester en Allemagne pour travailler comme salarié ou indépendant, en cabinet, hôpital centre de rééducation, dans le milieu du sport ou encore comme formateur.

Des études de qualité mais plus courtes 

En Allemagne, la formation pour devenir kiné ne dure que 3 ans, que l’on étudie en université (Studium) ou dans une école professionnelle (Ausbildung). Mais cela ne veut pas dire pour autant que le niveau est moins bon. 

En effet, d’une part la formation comprend davantage d’heures (2 900 heures de cours théoriques et au minimum 1 600 d’heures de stages) et les vacances sont plus courtes, et d’autre part le pays est réputé pour offrir un enseignement supérieur de qualité. D’ailleurs, les meilleures écoles de kinésithérapie d’Allemagne possèdent la certification ISO.

En outre, dans certaines écoles, comme par exemple à la PSO, les cours magistraux sont dispensés à des classes de 30 à 40 d’étudiants et non retransmis par téléconférence dans des multiples amphithéâtres comme dans certaines Paces françaises. Et ces classes sont scindées en deux groupes distincts pour la pratique.

Sans oublier que de nombreux établissements proposent un modèle « à la carte », c’est-à-dire que l’étudiant peut choisir de rentrer en janvier, avril, juillet ou octobre, ce qui lui évite d’attendre jusqu’à une année pour démarrer son cursus.

Des conditions d’admission simples

Pour accéder à une formation de kiné en Allemagne, il n’est pas nécessaire de suivre une première année en médecine ou de passer un concours. Et même si chaque école a son propre règlement, on constate qu’il suffit en règle générale d’être bachelier, d’avoir au moins 17 ans, et de posséder un bon niveau d’allemand pour intégrer une école de kiné allemande.

Des études gratuites

Depuis récemment, les études de kiné sont gratuites en Allemagne. Les seuls frais qui peuvent être éventuellement demandés par les écoles sont :

  • Les frais d’inscription (remboursés pour moitié par l’État allemand au fur et à mesure des trois années) ;
  • Des services tels que des frais de photocopies ou des frais d’accompagnement pour la recherche d’un stage.

La reconnaissance du diplôme

Une fois le diplôme d’État de kinésithérapie obtenu, il est possible d’exercer dans l’ensemble de l’Union européenne. En France, il faut envoyer un dossier complet à la Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale de la région où l’on souhaite travailler pour faire reconnaître son diplôme avant de commencer à exercer.

La réforme de la PACES n’a pas rendu le métier de kiné plus accessible aux étudiants français, bien au contraire. Pas étonnant donc qu’ils soient de plus en plus nombreux à suivre leur formation de kiné à l’étranger, et notamment en Allemagne : l’enseignement y est de qualité, les études sont plus courtes, leur prix est plus abordable et le diplôme permet d’exercer dans toute l’Europe. 

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